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Le vainqueur de notre concours de jeunes talents est le photographe parisien
Robin Tutenges.
Sa série, « Chinland, avec la guérilla Chin en Birmanie » gagne le prix principal de 1000 € et une exposition dans la Quinzaine.

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Né en 1995, Robin Tutenges est un journaliste et photographe français. Après des études en Communication puis en Analyse des conflits géopolitiques à Toulouse, il est diplomé en master de photojournalisme à l'IHECS de Bruxelles en 2018.
De manière générale, Robin Tutenges axe principalement son travail sur les minorités, les crises et leurs conséquences, avec comme fil rouge la volonté de raconter la grande Histoire à travers la petite. Il se rend régulièrement en Inde, où il a notamment couvert la crise du Covid, les désastres environnementaux et la révolte des agriculteurs à Delhi - travaux pour lesquels il recevra le Prix de la presse diplomatique française 2021.
Publications dans L'Equipe Magazine, L'Express Magazine, Times, La Croix, Le Figaro, ELLE, L'Humanité, Fluter Magazine, Politis, La Libre, SuGar, Slate.fr ...

https://hanslucas.com/tutenges/photo

Cette série de photographies montre la vie des Chin, ethnie à majorité Chrétienne qui peuple le Chinland, territoire aux montagnes sinueuses acculé à l’extrême ouest du Myanmar -nom officiel de la Birmanie. Les Chin ont été parmi les premiers à se soulever contre la junte militaire, au pouvoir depuis le coup d’État le 1er février 2021. Deux ans après, l’armée birmane tente toujours de mettre au pas cette région insoumise qui s’est lancée dans une Guérilla sans merci. Les Chin ont longtemps été délaissés, voire discriminés, par les gouvernements successifs. Majoritairement chrétiens, ils sont devenus la cible des pires exactions de la Tatmadaw, l'armée birmane, bras armé de la junte bouddhiste. Meurtres de civils, tortures, viols, églises brûlées: la junte utilise la terreur pour imposer son autorité. Des exactions commises en toute impunité qui n’ont fait qu'attiser la rébellion Chin. Avec le soutien massif des populations locales, les Chin ont rejoint ou ont créé des groupes armés locaux pour protéger villages et familles. La haine au ventre, la jeunesse Chin afflue dans les camps d'entraînement cachés dans la jungle pour obtenir, par les armes, la démocratie. Cette résistance se fait au prix du sang et des larmes. Au milieu des destructions, des milliers de familles Chin sont obligées de fuir. Fuir pour se réfugier dans des grands camps érigés à la hâte dans la région, rejoignant ainsi les quelques 1,1 million de déplacés internes dans le pays depuis le coup d’État. Dans leurs bagages, ils emportent les traumatismes dus aux fracas de la guerre, que les hôpitaux désormais en ruine ne peuvent apaiser. Certains tentent alors de partir encore plus loin, en Inde, pays limitrophe du Chinland, qui accueille désormais de plus en plus de réfugiés birmans démunis.