Le pigeon est l’oiseau urbain par excellence. La présence du « Rat du Ciel » sur nos trottoirs est si commune que la plupart des gens le considère comme une nuisance, s’ils se rendent même compte de sa présence. Mais sur quelques toits de Brooklyn, dans ce petit monde secret, les pigeons sont bien plus que ça. Il est ici question de passion, de hobby, de source de compétition voir même pour certain presque de religion.
Ils se donnent pour nom « fliers » et possède des centaines, voir des milliers d’oiseaux qu’ils gardent au-dessus des rues dans des abris en bois qu’ils ont eux-mêmes construit. Ils travaillent tous les jours à les nourrir, à garder les toits propres, à vacciner les oiseaux et surtout à les sortir pour les garder en forme et les entraîner à voler en formation.
Pour réaliser cette série en noir et blanc, je suis allé, entre janvier et mai 2019, à la rencontre d’une dizaine de ces hommes dans leur “jardin secret” sur les hauteurs de Brooklyn afin de comprendre leurs histoires, leur passion et leur lien avec ces oiseaux.
Bastien Deschamps est né à Paris en 1990. Après avoir travaillé comme ingénieur du son, éclairagiste et régisseur de salle, il décide en 2015 de prendre la route et de se consacrer à la photographie à plein temps. Il a principalement voyagé à travers la Russie (il a passé deux hivers en Sibérie), la Chine, le Japon, l'Inde, le Moyen-Orient et les États-Unis.
En 2018, il a obtenu une bourse du Wall Street Journal pour étudier à l'International Center of Photography (ICP) et a été diplômé du programme de pratique documentaire et de journalisme visuel en 2019.
Depuis, il se consacre à ses projets personnels, partageant son temps entre le travail documentaire d'auteur, la photographie existentielle et la fabrication de livres.
http://bastiendeschamps.com
Dans les albums de familles, les premières photos, épreuves et preuves de nos existences, ne nous racontent pas seuls... Nus au bain, sous le sapin, sur le sable, portraits endimanchés, elles nous mettent en scène aux côtés de celles et ceux qui partagent, par l’intime et par l’âge, notre monde. Partant de ce constat, Mes soeurs et mes frères recrée quelques-uns des moments, bêtises ou sacrements qui, du début à la fin, font la vie des fratries. Du repas au jeu, du jardin au canapé, du rire au deuil, les temps complices ou solennels renaissent sous forme de tableaux exaltant la fraternité et la sororité. La conjonction de ces multiples scénettes dessine alors un monde : un monde de sangs liés, de rivaux pourtant alliés, de nos derniers soutiens, parce qu’ils étaient là les premiers. Avec chaque fratrie s’est fait un choix de mise en scène capable de symboliser les liens singuliers qui les unissent. Ainsi immergé dans ces récits familiaux, une fratrie en apportant une autre, j’ai vu se tisser un réseau fait d’amis, de cousins, des soeurs de ces amis, des frères de ces cousins, puis les soeurs de ces frères et les frères de nos soeurs... Alors, projetée dans une toile dépassant les tableaux, la fraternité a pris un sens ultérieur.
Né en 1994, Maxime Michelet est un photographe originaire d’Agen (Lot-et-Garonne), dans le sud-ouest de la France.
Autodidacte, il utilise aujourd’hui les outils de la mise en scène au service d’un questionnement documentaire ancré dans nos territoires et nos identités familiales, socio-géographiques, politiques.
Son travail a été exposé à plusieurs reprises en France, au Pays-Bas et en Afrique du Sud, et publié dans la presse écrite et numérique nationale et internationale.
Maxime Michelet est l’un des lauréats de la deuxième édition du programme de mentorat de l’agence VU et du Fonds Régnier pour la création.
https://maximemichelet.com