par Quentin Gravaud
Amoureux des grands espaces et passionné par la faune sauvage, je trouve dans les Pyrénées une source d’inspiration infinie. Des clairières basques aux monts pyrénéens, je souhaite porter un regard poétique sur mes rencontres avec les hôtes qui peuplent ces lieux. Si, à mes débuts, mon ambition était de parcourir le monde à la recherche d’espèces emblématiques, ma vision a depuis profondément changé. J’ai compris que l’émerveillement ne dépend pas de la distance parcourue, mais du regard que l’on pose sur ce qui nous entoure. Mon souhait est désormais d’éveiller les consciences à la beauté du monde et de susciter une reconnexion avec la nature proche. C’est pourquoi il me semble essentiel de mettre en lumière les merveilles qui évoluent tout près de nous, éveillant notre regard, suscitant l’admiration et menant naturellement à leur préservation. À travers cette série, je souhaite offrir une parenthèse contemplative, une invitation à ralentir, écouter et voir autrement. Elle est le fruit d’une immense patience, d’une fascination constante et d’un respect de tous les instants face au vivant.
par Angéline Desdevises
Alors que les kurdes sont les grands oubliés de la nouvelle constitution syrienne signée par le président par intérim Ahmed Al-Charaa, et que le processus de négociation pour un dépôt des armes se poursuit entre Ankara et le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), l’avenir du nord-est syrien demeure incertain.
Depuis l’effondrement du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, les frappes aériennes turques se multiplient sur la région autonome du nord et de l’est de la Syrie, poussant des milliers de familles à l’exil. Sur les rives de l’Euphrate, le barrage de Tichrine est le théâtre d’affrontements entre les Forces démocratiques syriennes et les groupes armés proturcs, coûtant la vie à de nombreux civils. Dans le même temps, la menace djihadiste grandit et quelque 39 000 familles accusées d’être affiliées à l'État islamiques sont réfugiées dans le camp d’Al-Hol au nord du pays. En partant de Qamichli, jusqu’à Kobané, en passant par Hassaké et Raqqa… Le destin des habitants du Rojava est plus que jamais menacé.
Angéline Desdevises est rédactrice et photographe membre de l'agence de presse Hans Lucas depuis trois ans. Elle aborde les enjeux politiques et les questions sociales en zones de conflit.
Son travail est diffusé par la presse française (L'Humanité, La Croix, Orient XXI...) et internationale (Truthdig, Index on Censorship...). Depuis deux ans, elle se rend régulièrement en Turquie et en Syrie pour différents travaux documentaires, notamment liés au peuple kurde.
Elle habite à Ayzac-Ost (65)
Aujourd’hui, nous avons encore et toujours du mal à nous imposer. Dumal à prendre la parole, à faire valoir nos idées, à occuper l’espace...
Du mal à prendre la place que nous méritons. Plus sujettes au syndrome de l’imposteur que nos homologues masculins, nous avons besoin de représentations, de rôle-modèle à qui nous identifier pour avancer.
Avec ce projet « INCANDESCENTE », je vous en propose une : Odelia Ben Ephraim. Incandescente car rendue lumineuse par le feu qui l’anime. Ce feu qu’elle entretient et qu'elle ne cesse de partager autour d'elle, dans ses études, son art et la boxe. Son acharnement et sa volonté de toujours mieux faire l'ont conduite au titre de championne de France poids plume en novembre dernier.
Depuis sa ceinture, Odelia ne lâches rien. Et, malgré une blessure qui l'a empêché de combattre pour les championnats d'Europe, elle est là, elle en veut et continue son chemin.
Ce sujet pour mettre sur elle, la lumière qu’elle mérite et encourager
celles qui n'osent pas, à se lancer.
Note biographique :
Maëva Benaiche est née à Toulouse en 1996. Après avoir obtenu un DUT Mesures Physiques à l’université Paul Sabatier à Toulouse, et s’être engagée dans un cursus d’ingénierie, elle intègre l’ETPA de Toulouse en 2018 dont elle obtient le « Grand Prix Photo » en 2021. Son travail photographique lui permet de révéler des sentiments qu’elle serait incapable d’exprimer à travers un simple discours. L’acte de photographier lui permet alors, jour après jour, de se découvrir et constitue un rôle essentiel dans sa quête identitaire. Sa démarche photographique est un questionnement sur le monde et son rapport avec celui-ci à travers ses propres interrogations et ses fêlures.
À l’image d’un roman, qui nous laisse la liberté de nous représenter les personnages, cette série photographique nous donne à voir un décor marqué par la présence de ceux qui le traversent, et que l’on cherche spontanément à imaginer et identifier. À travers ces images oniriques, je cherche à donner à voir les humains et la vie sans les montrer, nous amenant ainsi à ressentir leur présence dans ces décors empreints de leur passage. Loin d’un cadre vide et abandonné, il s’agit au contraire de dévoiler une scène façonnée et personnifiée par les êtres qui lui ont donné vie. Dans ces décors baignés d’une douceur vaporeuse, la force concrète des objets prend alors tout son sens. Qui s’est assis sur ces chaises ? Qui joue avec ce cerf-volant ? Ces sacs de grain viennent-ils d’être déchargés ou attendent-ils qu’on les emmène ? Cette porte sera-t-elle bientôt réouverte ? Qui pourrait venir plonger sous nos yeux dans cette eau froide ? Les objets, natures mortes attestant de la présence vivante des hommes, nous donnent des indices et des mains tendues pour inventer la part du récit qui ne nous est pas offerte. Nous attendons que les personnages entrent en scène, ou alors nous supposons dans quelles conditions ils l’ont quittée, il y a quelques minutes ou quelques années
Note biographique :
Éloi Ficat est né à Bordeaux en 1994. Photographe et chef opérateur dans l’audiovisuel, il affirme sa passion de l’image à travers ces deux pratiques qu’il nourrit l’une de l’autre.
En 2014, il réalise la série abstraite Luminary, qui sera sélectionnée au Vincennes Image Festival. Suivra la série Éclat, dans laquelle il explore le mouvement de l’eau, créant ainsi des images irréelles et picturales.
C’est ensuite vers la photographie de voyage qu’Éloi Ficat oriente son attrait pour le jeu entre réel et irréel, tout en conservant le caractère pictural qui fait l’essence de son travail. La simplicité de ses compositions et son travail minutieux de la lumière nous offrent une réalité sincère et esthétisée. En 2019, il réalise Terres Perdues, où sa sensibilité d’observateur se pose aux côtés d’un peuple Massaï de Tanzanie et de son territoire de vie.
Aujourd’hui, son travail est plus que jamais empreint de son regard cinématographique, en témoigne sa récente série Les passants.
Éloi Ficat est représenté par la galerie OΔK d’Antoine Vignault.
Le concept de Bifröst (« chemin scintillant ») désigne, dans la mythologie nordique, l’arc-en-ciel qui sert de pont entre la Terre et le Ciel. En hommage, cette série est conçue comme une invitation à franchir des seuils entre les lieux et les époques. Réalisées entre 2023-2026, au-delà du cercle arctique et en pleine nuit polaire norvégienne, ces photographies sont autant d’égarements dans des espaces aux contours flous, à mi-chemin entre réalité et archéologie mémorielle. Alors commence la quête d’une chimère : l’héritage d’un peuple et son folklore camperaient au milieu de ces territoires intemporels, entre ville et campagne. Fort de cette quête insaisissable, Bifröst saisi ce prétexte pour explorer la dualité, la transformation d’un territoire. Ici commence l’errance dans une atmosphère « film noir » à la recherche d’indices. Des endroits si sombres et solitaires que même l’écho les fuit. Du moins, en apparence, car de-ci de-là on trouve les centres commerciaux et les postes d'essence rutilants, flambants neufs tels des diamants éparpillés sur un tas de charbon. Par ce biais, j’essaie de m’interroger sur la relation entre l’homme et son habitat, entre permanence et effacement, entre accumulation et disparition.
Note biographique :
Romain est né en 1992 à Vienne (Autriche). Il est diplômé en communication et en sciences politiques. En parallèle, il noue ses premiers liens avec l’image et il fait ses premières expériences de la photographie dans les rues de Paris.
Sa première série, Coeurs Orphelins (2016), a été réalisée à Katmandou auprès des « enfants des rues », où Romain fait l’expérience d’une écriture personnelle et découvre une approche plus intime de la réalité. De retour en France, après 5 ans en agence de conseil, il se consacre à la photographie ; cet essoufflement lui inspire J’aime plus Paris (2022), à mi-chemin entre photographie de rue et démarche d’auteur.
La sérendipité est une composante latente depuis le début. Pour autant, ce n’est que dans ses récents travaux que cette notion est replacée au coeur de son approche. Parmi eux : Bifröst (2022-2024) ou encore TMPC (2023-2024), à la limite du vagabondage.
Ses travaux sont présents en festivals et dans la presse. Il vit et travaille aujourd’hui depuis Marseille.
En France, dans de nombreuses régions rurales, la main-d’oeuvre immigrée est devenue indispensable au secteur agricole. Ces travailleurs, souvent venus d’Afrique ou d’Asie, pallient le manque de bras locaux malgré des conditions de travail parfois précaires. A travers l’histoire de Richard, cette série documente le parcours d’intégration d’un ouvrier agricole immigré dans un territoire rural.
Richard, 39 ans, a fui la guerre et quitté la ferme familiale de ses parents en République démocratique du Congo il y a plus de vingt ans. Aujourd’hui, il travaille dans une exploitation laitière en Allier. Grâce au regroupement familial, il a récemment retrouvé ses proches: sa femme Peninah et ses deux filles, Gift et Mira. Malgré les épreuves qu’il traverse, Richard semble avoir trouvé ce qui lui a plus manqué au cours de ces années de déracinement : la possibilité de «faire famille». Lui, qui a perdu les siens et a dû s’arracher à la terre de son enfance, aspire profondément à une chose simple mais précieuse : s’ancrer.
Note biographique :
Mathilde Mazars est une photographe française, née en 1997. Après avoir étudié la photographie durant trois ans à l’Ecole de Condé Paris, elle s’installe en Sicile où elle travaille dans un centre social palermitain pendant un an. De retour à Paris, elle entre à l’agence de presse REA où elle se spécialise dans le documentaire social en se concentrant notamment sur des sujets liés à la jeunesse, à l’éducation et au sport, publiés dans différents médias (l’Équipe magazine, Le Monde des ados...). Parallèlement, elle développe des projets photographiques au long cours autour de l’intégration des personnes immigrées en France dans le monde rural. En 2024, elle est lauréate du programme de mentorat du Collectif Item pour son projet documentaire "Prendre Racine".
Le jury se réunit le lundi 14 avril pour juger le concours.
De gauche à droit :
Alain Scherer, Margaux Cassan et Jean-Marc Lacabe
Merci au Club de la presse pour son soutien du concours
Allapattah est un quartier populaire de Miami, en grande majorité cubain et latino, coincé entre le très touristique quartier de Wynwood et l’aéroport. Bien qu’appartenant au même comté, Miami et Miami Beach sont en fait deux villes bien distinctes, avec deux maires et deux histoires. La première devient officiellement une municipalité dans les années 1890 et l’autre est créée autour des années 1915.
La série « Miami, not the Beach » a pour point de départ la « Esquina de Abuela » (le coin de la grand-mère), une sorte de squat, à mi-chemin entre lieu artistique éphémère et centre culturel, organisant des événements pour et avec les communautés locales. Dans une métropole où l’aménagement urbain et le besoin constant de voiture ne favorisent ni les rencontres ni la création d’une vie collective, Esquina de Abuela est la porte d'entrée vers une ville bien différente de l’imagerie attachée à la péninsule-phare du bord de mer.
La série s’étend à mesure que je découvre Miami, chaque fois que je suis introduit à quelqu’un par quelqu’un. De nouvelles personnes m’emmènent vers d’autres quartiers historiques comme Liberty City, Overtown, Little Haïti ou encore Little Havana, et parfois ces rencontres donnent lieu à de nouvelles photographies.
Du centre à la périphérie de cette ville multiculturelle et multigénérationnelle, l’entre-soi familial et social est souvent privilégié, amenant à se détacher du reste du tissu urbain, voire du voisinage. Ces groupes – Latinos, Afro-Américains, Caribéens – occupent leur territoire et se transforment au gré des influences, des flux migratoires, des processus de ségrégation, composant, à l’intérieur, autant de mondes à huis clos. Cette séparation est renforcée par le port d’armes à feu, ou par l’adoption de chiens réputés agressifs comme les pitbulls, illustrant un désir de constamment se protéger d’autrui et de le maintenir à distance.
Cependant Miami et Miami Beach partagent un problème commun : le réchauffement climatique. Alors que Miami Beach se situe au niveau zéro par rapport à celui de la mer, les quartiers populaires de Miami culminent à six ou sept mètres plus haut. Les riches populations de Miami Beach y investissent en masse car ces quartiers sont mieux protégés des inondations et leur viabilité plus pérenne. Cela engendre des phénomènes de gentrification à grande échelle. Beaucoup de lieux photographiés ici risquent de disparaitre, beaucoup de personnes de se voir déplacées dans les années à venir et avec eux une certaine culture populaire dont ces photographies gardent traces.
Parfois, souvent, j’ai le sentiment d’être restée figée.
Partout autour, on avance, on se construit.
Partout autour on vit.
Ici depuis un moment, je crois que je piétine.
Ça épuise de piétiner, et puis ça fait faner.
Alors, contemple, change tes idées.
La lumière du soir surtout, et celle du matin. Quand elle recouvre la ville et ses habitants, tout devient doux, tout redevient serein.
Les ombres qui dansent ou s’étirent jusqu’à transformer leur sujet.
Les lignes qui tombent bien, rencontres fortuites du décor qui disparaissent un pas plus loin.Et puis, les oiseaux. Ceux qu’on surprend à décoller, ceux qu’on suit du regard dans leur vol maîtrisé, ceux qu’il faut se contenter d’écouter.
Toutes ces choses que tu aimes observer, garde les, grave les.
Saisis ces bouts de vie qui émerveillent et te réconfortent.
Pour t’évader oui tu peux lever les yeux, ou alors les fermer.
La nuit, c’est à ton tour de t’envoler.
Chaque rêve, comme un voyage est fluide, ça file, tu flottes.
Tu ne pèses plus rien d’autre que tes pensées.
Apprécie ces formes nouvelles ou familières, savoure ces lumières qui te caressent et t’apaisent.
Soudain je sens de nouveau mon poids ici sous ces draps, sur ce matelas.
Je n’ouvre pas les yeux pour le moment, mais je comprends que j’ai encore rêvé de m’en aller.
Dans la mythologie grecque, « les limnées » sont les nymphes des
eaux douces.
A mi-chemin entre le documentaire et la mise en scène, le projet
suit le parcours initiatique de femmes cis, trans et personnes non
binaires reconnaissant une part de féminin en elleux. Ensemble,
iels se sont porté.e.s volontaires pour camper le rôle de nymphes
en s’immergeant sous l’eau, offrant leur témoignage corporel.
Mon travail est pluriel, il emprunte des codes datant des
peintures de la Renaissance tout en mobilisant la théorie du
female gaze et l’approche phénoménologique. J’ai fait le choix
de me concentrer sur l’expérience vécue d’un corps, et sur le
fait qu’il soit habité par des émotions et des intentions. Le projet
s’articule à travers le prisme de l’aliénation et de l'émancipation.
Je le construis en tenant compte des contradictions existantes
au sein du processus de libération.
C’est au cours de la saison estivale et ce pendant trois années
consécutives que le projet fut réalisé. L’intégralité des prises de
vue ont été effectuées dans un lac niché au coeur du territoire
québécois. J’ai pris le parti de me servir de la lumière naturelle et
d’être tributaire des conditions météorologiques, en assumant
l’impact que ces phénomènes produisent sur le milieu
aquatique.
Lauréat du concours 2022 avec sa série « La faim est proche »
Gagnante du prix en 2022 pour des photographes résidant en Occitanie et Nouvelle Aquitaine.
Lauréat du concours 2023 avec sa série « Chinland, avec la guérilla Chin en Birmanie »
Gagnant du prix en 2023 pour des photographes résidant en Occitanie et Nouvelle Aquitaine.
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